Morran Ben Lahcen est né en 1982 à Tahanouat, aujourd’hui il vit et travaille à Salé. Il fait partie de l’avant-garde des artistes contemporains tout en restant très attaché à ses racines marocaines sans pourtant s’y enferrer.
Né dans une ferme, Morran raconte son enfance avec beaucoup d'émotion. J'ai vécu comme Mowgli, confie-t-il. Proche de la nature et livré à lui-même, Morran développe une véritable passion pour le dessin. Sa curiosité l'amène ensuite à découvrir d'autres disciplines, et peu à peu à s'évader vers des villes où les cercles musicaux et artistiques sont plus larges et plus faciles d'accès.
Cette quête le conduit à Casablanca, où ses réflexions mûrissent et se transforment peu à peu en un véritable projet artistique. Autodidacte, il se fraie d’abord un chemin dans le paysage artistique au grès du street art. Le succès et la reconnaissance sont vite au rendez-vous. Mais Morran a envie d’explorer d’autres terres, refusant là encore de se retrouver estampillé seulement « graffeur ». Des blessures dans sa vie le poussent vers un art davantage en harmonie avec l’homme qu’il est devenu. Un art plus intime, plus exigeant aussi.
La mémoire et ses variations, ses enchevêtrements, la perception ou l’appréhension du temps, la communication, la connexion entre les entres et en l’être... sont autant de sujets de réflexion qui nourrissent ses œuvres depuis leur conception, leur composition, jusqu’aux matériaux utilisés, qu’il s’agisse de laine ou de corne par exemple.
On peut probablement y voir l’influence de son vécu avec une obsession du temps qui passe et du souvenir à entretenir. Tant d’autres questionnements existentiels sont à l’origine de l’abstraction et de l’esthétisme de ses œuvres.